Le Rocheton 2000 - Résumé du week-end
Compte-rendu bref du week-end au Rocheton,
6 et 7 mai 2000
SAMEDI 6 MAI
Après les inscriptions des quelque 120 participants, la Table ronde réunit autour de JL Mouton, JM Viollet, C
Forster et M. Sollogoub.
JL Mouton fait référence au livre d'A. Glücksmann "la 3ème mort de DIEU" pour situer notre débat dans cette
société qui est désormais la nôtre, déchristianisée, d'où Dieu est absent... Dans ce contexte, que signifie
notre désir d'unité ?
M.Sollogoub estime que la réconciliation mutuelle a beaucoup progressé. "Nous, orthodoxes, sommes
archi-minoritaire" reconnait-il et c'est vrai que nous vivons dans une société post-chrétienne. Mais la
recherche des FM est une authentique expérience de partage.
Une phrase malheureuse ("nous ne partageons pas la même foi") a cependant provoqué un peu d'émoi
dans l'assistance... alors que le ton général du propos était plutôt serein...
JM Viollet rappelle quelques données statistiques de base : les FM représentent 2,09% des mariages coté
catholique et 75% des mariages coté protestant. Dans ces conditions, que veut l'Eglise catholique ? La
disparition progressive des protestants ? ou au contraire considérer qu'elle a face à elle, justement, un
interlocuteur qui compte, stimulant par les questions que posent les FM ?
Certes ajourd'hui, on est moins enjoué que par le passé en matière oecuménique, mais dans le même
temps, ont été mises en place des structures théologiques permettant une intensification du dialogue,
accompagnée d'une politique de petits pas. Les rencontres sont assez nombreuses, même si les résultats
ne se font pas vraiment sentir...
Quant aux FM, il reste un vrai stimulant pour les églises, même si le problème de l'accueil euchristique reste
une épine dans le pied...
C. Forster reconnaît qu'il y a un certain flou au plan religieux. En particulier au niveau des jeunes qui
"piochent" un peu de christianisme, de boudhisme, de new age etc... Mais il est vrai que le dialogue
interreligieux est plutôt dynamique, alors que le dialogue oecuménique parait interminable...
On a fait ensemble le tour de nos divisions. On est donc aujourd'hui au pied du mur. Que fait-on ?
L'Eglise catholique ne veut évidemment pas la disparition de quiconque, elle veut respecter les diversités et
les libertés. Mais elle n'a peut-être pas assez bien rempli son rôle d'accompagnement.
Certes, il est vrai que les FM sont aux avant-postes de l'impatience dans les Eglises et que la transgression
peut, quelquefois, être envisagée. Mais pas n'importe quand, ni n'importe comment, ni n'importe où.
Les participants se sont ensuite rassemblés en petits groupes informels pour discuter de ce qui venait
d'être dit.
Dîner. Détente.
Et veillée avec les Diaconnesses, apaisantes et sereines...
DIMANCHE 7 MAI
C'est en 5 carrefours que se répartissent les participants, selon leur choix :
- Aimer l'Eglise de l'autre : enrichissement ou perte d'identité ?
- Catéchèse des enfants : apporter à nos enfants la richesse de nos différences
- Rassembler nos communautés chrétiennes dans des projets communs et jubiler en couple mixte
- Surmonter la peur de nos différences : au-delà de nos craintes...
- Ecclésiologie
Chaque carrefour a présenté ses joies, ses peurs et quelques suggestions d'action.
Après le déjeuner, conclusion par JL Mouton et Claire Fontanieu :
- L'altérité est une chance pour les FM, à l'image sans doute de l'altérité de DIEU.
- Pas de bricolage religieux pour les FM très soucieux de légistimisme, ce qui est une chance pour les
Eglises...
- Il y a des murs à franchir. Avancer ou reculer ? Bien-entendu, avancer. Des pistes ont été lancées ici et là (
Université biblique à Versailles; Bible à Neuilly etc)
- Proposition : présenter aux autorités une motion en faveur d'une manifestation qui pourrait, à l'occasion du
Jubilé, redire l'essentiel de l'Unité qui constitue bien un enjeu majeur pour l'avenir, d'autant plus important
dans ce contexte de rejet ou d'exclusion du religieux. Manifestation d'un jour où l'accueil eucharistique serait
officiellement pratiqué dans les paroisses pour tous les foyers mixtes.
- Demandons aussi que les ministres soient formés à l'oecuménisme.
Les prochains rassemblements francophones pourraient avoir lieu en 2002 à Nîmes ou Montpellier, en
2004 à Mulhouse, après le rassemblement mondial de Rome qui aura lieu en 2003.
Claire Fontanieu
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